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Une triste aventure d’otarie…

Le 07 juillet 2020, une otarie a été retrouvée sur une plage de Tubuai à Taahuaia. Elle a été conduite aux référents sur place pour être prise en charge par le réseau de vétérinaires et de biologistes de Mata Tohora et du Réseau Local d’Echouage Polynésien – R.L.E  en accord avec la Direction de l’Environnement Polynésie Française.

Il s’agit d’un individu mâle juvénile, très faible, déshydraté et très amaigri, (voir photo ci-dessous) présentant de nombreuses blessures superficielles dont une sur chaque paupière. Il mesure 80 cm et pèse 9 Kg à son arrivée.

Mata Tohora et toute l’équipe de vétérinaires et de biologistes de Mata Tohora et du Réseau Local d’Echouage Polynésien – R.L.E se sont mobilisés pour travailler en collaboration à distance pour cette petite otarie et fournir notamment le matériel médical nécessaire.

Une autre vétérinaire, bénévole de Mata Tohora et expérimentée en otaries arrive à Tubuai avec du matériel médical pour renforcer l’équipe des 2 référents sur place (dont déjà un vétérinaire), avec l’aide de la Direction de l’Environnement Polynésie Française.

© Antoine Macri, RLE et Mata Tohora

Après une semaine de soins intensifs et de sorties en mer pour lui permettre de garder ses instincts naturels, l’otarie a été relâchée à Tubuai.
En effet, son état général s’améliorait. Bien que ne se nourrissant pas d’elle même dû au milieu captif, la prise de poids était également significatif (voir photo ci-dessous le jour de la remise à l’eau).

© Nicolas Ronflet, RLE et Mata Tohora

Relâchée le 14 juillet, elle a malheureusement été retrouvée morte sur la plage de Taahuaia de Tubuai, le 16 juillet 2020. Vue le matin, notre référent a été informé qu’en fin de matinée. À son arrivée elle était morte. La déshydratation reste une forte hypothèse. L’autopsie ne révèle aucune anomalie à l’oeil nu. Des prélèvements ont été réalisés pour être analysés afin d’en savoir plus.

Quelques réponses aux questions posées par les internautes :

👉🏽 Bien qu’il arrive que l’on retrouve régulièrement des otaries échouées sur les plages des îles Australes, notre Fenua n’est pas l’habitat naturel de ces mammifères marins. 
👉🏽 Pourquoi ne pas l’avoir ramenée à son lieu d’origine ?… En Nouvelle Zélande, les otaries sont classées en « préoccupation mineure » c’est à dire le statut de protection le plus bas. Présentes en grand nombre, envoyer une otarie dans un centre de soin avait été refusé en 2016. De plus cette année, pas d’avion pour la Nouvelle Zélande avant octobre. 
👉🏽 Pourquoi ne pas l’avoir gardée plus longtemps en captivité pour soins ? Son état clinique était bon. Elle ne nécessitait plus de soins. Une otarie juvénile devient vite dépendante de ses soignants ce qui la condamnerait à la captivité toute sa vie. Un animal sauvage ne se nourrit pas seul en captivité. 
👉🏽 Les paramètres médicaux et biologiques pour évaluer la situation ont fait l’objet d’un travail précis et commun avec d’autres scientifiques, notamment de métropole (Pelagis de La Rochelle), que nous remercions.
👉🏽 Un animal échoué est révélateur d’un problème mais le maximum est toujours mis en place pour des soins. 

Nous remercions une nouvelle fois toute l’équipe et apportons notre soutien aux 3 référents qui l’ont soigné et sont sous l’émotion de cette triste nouvelle.
À la mairie de Tubuai, de Rapa, la Diren, au Haut Commissariat, la population, pour votre collaboration, et à vous tous pour votre compréhension : Mauruuru maitai !

Dessin de Thomas, jeune adhérent à Mata Tohora. © Thomas