«

»

Justice pour les baleines pour le bien de tous ! Une première en France et DOM TOM POM !!

2 déclarés coupables par le Tribunal Correctionnel

Vendredi 28 avril 2017, ce sont 5 prévenus qui sont appelés à la barre du Tribunal Correctionnel de Papeete pour avoir harcelé ou / et  incité au non respect du Code de l’Environnement en matière d’espèces protégées. 

En effet, suite à nos signalements, au Procureur de la République en 2015, de comportements incitant au non respect du Code de l’Environnement ou / et de harcelement des baleines à bosse, le Procureur de la République a donné suite au Tribunal Correctionnel de Papeete pour jugement. L’association avait demandé un Rappel à la Loi c’est à dire pas de jugement mais le Procureur en a décidé autrement devant les faits constatés.

Nous ne reviendrons pas ici sur la procédure et le jugement … chacun a fait son travail ; nous le nôtre, la Justice le sien.

Mata Tohora a demandé qu’ils soient dispensés de peine ; l’objectif est une prise de conscience… en espérant que cela ne passe pas obligatoirement pas une sanction. L’avenir nous le dira.

Ces dernières années, nous avons tous été témoins au moins une fois d’une situation où un bateau harcèle une baleine et son baleineau dans les îles du Vent (Tahiti et Moorea) voire ailleurs… La population en a marre…

Mata Tohora sensibilise chaque année sur l’eau plus de 150 bateaux soit environ 1800 personnes depuis le début du programme de communication « C’est Assez ! »

Sur ces 1800 personnes sensibilisées seulement 5 ont été signalées au Procureur de la République par Mata Tohora. Pourquoi ?
Parce que ce sont des cas précis qui ont animé la population parfois d’une violente contestation devant les faits constatés et pour d’autres de multiples récidives soit dans la même saison soit lors des précédentes années.

QU’APPELLE T-ON HARCELEMENT EN DROIT DE L’ENVIRONNEMENT ?
Article A 121-5 : « Par harcèlement, on entend toute manoeuvre ou activité d’observation qui aurait pour conséquence de modifier le comportement des animaux, de les contraindre à changer de direction, de vitesse, de durée d’immersion, de les faire fuir ou de les bloquer contre le récif ou le rivage. » 

POURQUOI UNE REGLEMENTATION POUR L’OBSERVATION DES BALEINES A BOSSE ?
Plusieurs études scientifiques (Backer et Hermann, 1989 ; Sousa-Lima et al, 2002 ; etc) ont montré qu’une pression trop importante peut provoquer un changement de comportement de l’animal, ce qui peut nuire à leur reproduction, au développement des baleineaux, interrompre leur phase de repos et les mettre en danger face à leurs prédateurs.

La réglementation est donc un mode d’emploi pour observer les cétacés en sécurité et sans les déranger. 

POURQUOI PROTEGER LES BALEINES A BOSSE ?
En moins de 40 ans (1920-1960) plus de 2 millions de baleines ont été tuées dont environ 200 000 baleines à bosse. Près de 98 % de la population de cette espèce ont été massacrés.
En 1962, il ne restait que 2 à 3 % de leur nombre originel dont moins de 1 % de femelles à l’âge de se reproduire.
En Océanie, le nombre de baleines à bosse s’est réduit à moins de 1 % de la valeur originelle.
En 1996, selon le Consortium de Recherche dans le Pacifique Sud et la Commission Baleinière Internationale, le nombre de baleines à bosse était d’environ 3500 à 5000 dans le Pacifique Sud (Population différente dans l’hémisphère nord).
Depuis, le nombre augmente lentement mais les baleines à bosse du Pacifique Sud restent classées espèces vulnérables par l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

POURQUOI RESPECTER CETTE REGLEMENTATION ?
La Polynésie française est un espace migratoire où les baleines à bosse viennent mettre bas, allaiter leur baleineau mais aussi se reproduire et se reposer. Les déranger pendant cette période met en danger la prolifération de l’espèce.
Les baleines à bosse adultes et juvéniles ne se nourrissent pas en Polynésie, faute de quantité de krill (petites crevettes) suffisante. Elles perdent jusqu’à 1/3 de leur poids soit environ 10 tonnes.
Provoquer des déplacements vers le large en les dérangeant induit une consommation énergétique inutile et les place face aux prédateurs du baleineau (orques) qu’elles évitent en se protégeant près du récif, dans le lagon, dans les passes ou dans les baies.

OBJECTIFS DE MATA TOHORA :
Faire connaitre les besoins de cette espèce pour le bien être des cétacés et la sauvegarde des espèces vulnérables.
Faire respecter non seulement la réglementation mais bien sûr les animaux pour que l’ensemble de la population et les générations futures puissent bénéficier de ce loisir d’observer les cétacés dans leur milieu naturel.

Le comportement de quelques personnes qui harcèlent et incitent au non respect des espèces protégées et vulnérables risque tout simplement de priver tout le reste de la population à nager avec les baleines et à les observer à plus de 100 mètres, comme chez nos voisins du Pacifique où la réglementation est beaucoup plus stricte (interdiction de nager avec les baleines, etc.)
Car nous savons que c’est à cause des abus d’une poignée de personnes que les règles s’endurcissent au dépend de tous…