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Jeune otarie retrouvée à Rurutu est décédée

La jeune otarie qui a été retrouvée à Rurutu (archipel des Australes) le mercredi 3 août 2022 a été prise en charge à la Clinique Vétérinaire de Tahiti à Fariipiti Mahina Arue. Après examen et malgré de nombreux soins, elle est décédée d’un arrêt cardiaque le 26 aout 2022.

Il s’agit très probablement d’une otarie de Nouvelle-Zélande, Arctocephalus forsteri (à vérifier avec des analyses ADN).
Un très jeune mâle de 85 cm pour un poids de 7 Kg, qui présente une cachexie (amaigrie, déshydratée et très faible) et une blessure profonde sur la babine gauche, à son arrivée le 3 aout 2022. En temps normal, elle devrait peser 15 Kg environ.
Le pronostic vital est resté engagé 3 semaines mais l’animal avait repris des forces. Les analyses de sang et les radios n’ont montré aucune anomalie.
L’autopsie révèle une anomalie cardiaque.

Un arrêt cardiaque (observé grâce à la caméra de surveillance installée par le vétérinaire) s’est produit dans la nuit du 25 au 26 aout.

Plus d’informations ici

© Photo Dr Olivier Betrémieux, membre Réseau Local d’Echouage et bénévole Mata Tohora

Historique

En Polynésie française, les dernières observations enregistrées des otaries ont toutes le même profil en 2012 (Rurutu), 2016 (Raivavae), 2020 (Tubuai), 2021(Raivavae) et 2022 (Rurutu) : jeunes, pas ou peu sevrées, cachexie, (maigres, déshydratées, très faibles) et souvent blessées et / ou malades.
Jamais d’adultes observés en Polynésie française ces 10 dernières années. Cela reste une énigme qu’on cherche à résoudre…
Les examens ou les autopsies des années précédentes ont révélé différentes pathologies sévères : péritonite avec un foyer de nécrose sur le lobe D du foie, septicémie, pneumonie nécrosante multifocale sévère à gauche et débutante à droite + leucocytose + signes dyspnéiques + hémoptysie.
La prise en charge reste donc un véritable défit en raison de l’état de santé des otaries échouées jusqu’à présent en Polynésie.

Un peu de biologie…

  • Un jeune animal sauvage, même s’il se nourrit seul a néanmoins besoin de sa mère et de son groupe les premières années de sa vie pour son éducation, apprendre à chasser, se protéger, s’orienter, etc.).
  • Les mammifères marins s’hydratent par leur alimentation.
  • Les jeunes otaries restent en mer les 1ères années de leur vie et parcourent ainsi de très grandes distances avant de revenir sur leur lieu de naissance et commencer leur cycle de reproduction. Il leur faut donc quelques années avant d’être matures.
  • Chez les otaries, comme beaucoup d’animaux, le lien social, le soutien du groupe et de la famille sont importants à leur survie.
  • Le milieu naturel qui stimule, entre autre le système nerveux, évite l’anxiété, l’ennui etc.
  • Un animal faible, isolé de son groupe, parfois malade, jeune et non sevré échoué en dehors de son écosystème est une prise en charge compliquée. Outre l’aspect médical, plusieurs facteurs agissent en synergie.

© Photo Dr Olivier Betrémieux, membre Réseau Local d’Echouage et bénévole Mata Tohora

Un grand merci à la Clinique de Fariipiti à Papeete, et spécialement aux Dr Olivier BETREMIEUX, Dr Florence SALIER et leur équipe qui font le maximum pour les soins et son confort.
Mauruuru également au Dr Agnes BENET, biologiste marin et fondatrice de MATA TOHORA pour sa contribution scientifique.
Merci aux différents spécialistes des Centres de soins en Europe, dans le Pacifique et en Métropole pour leurs précieux conseils.
Mauruuru à Tevaite LO et Mayli TIAPARI de l’association Mata Tohora et à la DIREN pour leur aide logistique.
Mauruuru aux pêcheurs et à toutes les personnes bienveillantes qui apportent leur aide à cette petite otarie.

© Photo Dr Olivier Betrémieux, membre Réseau Local d’Echouage et bénévole Mata Tohora